Scène 1 - EXT. Titre: Un fermier trouve un oisillon abandonné.
Un après-midi de printemps il y a de cela longtemps, c’était un 26 mai, un fermier revient d’une excursion de pêche à la truite par des chemins forestiers.
DESCRIPTION FERMIER Trapu et costaud, plus grand qu’un elfe, moins grand qu’un homme, il porte un grand chapeau, il paraît avoir 40 ans mais on le sent extrêmement vieux, comme s’il était là depuis le premier jour de la terre. Toujours souriant, le regard vif, les cheveux longs et attachés sur le dessus, la nuque et les côtés rasés, il chante constamment.
En contournant la montagne, il trouve un oisillon d'aigle tombé de son nid, au milieu du sentier, dans le passage longeant le pied de la falaise. Aux abords du boisé, au bout du dernier champ, à la lisière de la forêt, un homme approche, protégé de la pluie par son grand chapeau, il marche comme en dansant au rythme d’une mélodie soufflée par une voix d’or. Nos yeux sont-ils ceux d'un poussin de hibou, tombé du nid, sautillant au sol assez maladroitement au milieu du sentier qui émerge à cette intersection naturelle. Panorama de cette intersection naturelle avec à droite, un long versant de montagne aménagé en une érablière tournée vers le soleil. Au centre, le domicile du moissonneur et ses champs aux nombreuses couleurs. à gauche, une berge marécageuse, Derrière, les territoires de chasse.
— Hola, viens ici, mon petit ami!
L’oisillon se sauve maladroitement, empêtré dans ses ailes qui trainent au sol tandis que le fermier se penche vers lui. L’oisillon tente de se défendre, lance un coup de bec, que le fermier évite prestement.
— À peine 3 semaines et déjà plein de vie!
DESCRIPTION DE L’OISEAU couvert d’un divet blanc, aucune plume, oeil noir, bec gris au bout noir.
Puis l’enveloppant d’un foulard, il le blottit au creux d’un chapeau. Immobilisé, plongé dans la noirceur, l’oisillon se calme. Le fermier reprend sa route.
Scène 2 - EXT. 1h plus tard, devant la maison du fermier.
Titre: La jeune fille aux cris de joie
Lorsqu’il arrive chez lui, le fermier est accueilli par les cris de joie d’une jeune fille.
DESCRIPTION JEUNE FILLE 14 ans, cheveux lisses et noirs, yeux dorés, nom: Baie D’Or. On dirait un petit elfe.
D’un geste, le fermier l’incite à ne pas faire de bruit.
Fermier — Chhh… J’ai trouvé un bébé oiseau, il ne faut pas l’effrayer.
Fille — Je peux le voir? chuchote la jeune fille.
Le fermier opine du chef en faisant signe de le suivre et entre dans la maison, la jeune fille sur les talons.
Scène 3 - INT, l’instant suivant
Titre: Un oiseau aux ailes brisées
Le fermier dépose son chapeau sur une grande table en bois et dévoile doucement l’oiseau.
Fille — Qu’il est mignon tout blanc avec les yeux et le bec noirs, chuchote-t-elle.
Fermier — Oui, mais prends garde à son bec, s’il t’attrape le doigt, il te blessera gravement pour sûr.
Le fermier prend l’oiseau et inspecte ses blessures de l’oiseau. Il constate des fractures aux ailes.
Fille — Les 2 ailes brisées! Est-ce qu’un oiseau aux ailes brisées peut guérir?
Fermier — Oui, et celui-ci est jeune. Si l’on s’y prend bien, il devrait pouvoir voler.
Fille — Il n’a même pas de plume!
Fermier — Parce que c’est encore un bébé, il n’a que 3 semaines environ. Vers l’âge de 10 semaines, son plumage sera complet et il pourra commencer à voler… si tout va bien.
Au moyen d’une bandelette de tissus spécialement taillée, il immobilise l’aile gauche au moyen d’un bandage savant. Curieuse, la jeune fille est très attentive et observe en silence chaque mouvement. Puis il immobilise l’aile droite de la même manière avec une 2e bandelette.
— M'apporterais-tu une boîte à chaussure pour lui faire un nid? Je crois qu’il y en a 2 dans le placard sous l’escalier, prends la plus grande, dit le fermier.
— Tout de suite.
— Sans courir…
Quand elle revient, le fermier place une petite couverture molle et douce au fond de la boîte puis dépose le poussin dans ce nid de fortune improvisé qui s’avère, malgré tout, accueillant.
Scène 4 - INT. Titre: La fin d’une journée mouvementée
Puis le fermier prend la boîte et monte au grenier avec la jeune fille. Il dépose la boîte sur une table près d’une lucarne offrant un point de vue exceptionnel sur l’étang, la montagne et la forêt, la basse-cour et les champs entourant la ferme.
Tout est calme. Soudain, l’oisillon est affamé et réclame à manger. Le fermier lui partage quelques morceaux d’une truite prise à la rivière plus tôt en journée. Repu, l’oiseau s’endort tandis que le fermier couvre la boîte d’une couverture pour la nuit.
Scène 5 - INT. au cours des semaines suivantes
Titre: Déjeuner à l’aube avec le fermier
Chaque matin dès l’aurore, le fermier vient assister au lever du soleil avec l’oiseau. Il lui donne des morceaux de truite et de petits gibiers en fredonnant une mélodie douce et heureuse.
Le repas terminé, ensemble, au bord de la fenêtre, ils observent les rayons multicolores de l’aube traverser le ciel pour venir rebondir à la surface de l’étang. Les premiers rayons de soleil qui apparaissent sont violets puis devienne vert-turquoise et le ciel est noir. Puis le ciel devient rouge, rose, orange jusqu’à ce que finalement, le soleil apparaîsse à l’horizon, un petit disque jaune éclatant dans un ciel tout à coup bleu royal.
Scène 6 - INT. au cours des semaines suivantes
Titre: Des midis joyeux et animés
Le midi, la jeune fille souriante aux cheveux lisses et noirs le nourrit. Elle pique de petits morceaux de viande au bout d’un bâtonnet puis les approche de l’oisillon qui les dévore avidement.
Quand l’oisillon est repus, elle attaque son propre repas. Entre 2 bouchées, elle raconte les moments les plus rigolos de l’avant-midi passée avec ses amis ou les projets d’aventure qu’elle a conçus pour l’après-midi.
Scène 7 - INT. au cours des semaines suivantes
Titre: Les merveilleuses histoires du soir
Lorsque la journée s’achève, la fille et le fermier nourrissent l’oisillon ensemble. Le fermier raconte des histoires qui parlent de liberté, de force et de courage, des plus grands oiseaux de la terre et d’une déesse du ciel puissante et juste nommée Manwë.
Dès que les premières étoiles apparaissent, l’oisillon s’endort.
Scène 8 - EXT, 3 semaines plus tard, le 11 juin, 10h am.
Le fermier sort de sa maison portant l’oiseau emmitouflé dans une serviette. Le jeune oiseau jacasse sans interruption son mécontentement d’être ainsi dérangé dans sa routine. Baie D’Or, assise sur une marche de l’escalier qui descend du patio vers la cour, pleure.
— Que se passe-t-il mon cœur?
Baie D’Or explique que ses 2 meilleures amies ont décidé de l’exclure de leurs jeux et de ne plus lui adresser la parole.
— Je comprends ta peine. Tu as raison de te sentir trahie et blessée. Mais ne t’en fais pas. Tes amies étudient un pouvoir qu’elles viennent de découvrir. Bientôt, elles reviendront pour jouer avec toi. En attendant, regarde… J’ai retiré les bandages aux ailes de notre protégé.
Baie D’Or plonge son regard dans les yeux de l’oiseau tout à coup silencieux, comme attentif.
— Ses ailes n’ont presque pas de plumes.
— Oui. Leur croissance a été retardée par les bandages. D’ici quelques semaines, tout sera rentré dans l’ordre.
— Pourra-t-il voler?
— Je l’espère. Viens. Il est trop grand pour rester au grenier maintenant, je lui ai aménagé une volière adjacente au poulailler avec un nouveau nid et un perchoir.
— Il pourra étendre ses ailes et se dégourdir les pattes?
— C’est l’idée, mon trésor.
Scène 9 - EXT. 23 juillet, Premier vol, premier plumage complet
Un jour, le fermier remarqua que l'aigle était devenu adulte. Il l'amena dans son champ et le libéra. Mais l'aigle restait au sol, qu'il continuait à gratter.
Scène 10 - EXT. 16 août 2e et dernier vol
Essai du haut de la grange, et le lâche doucement.
« T'es pas une poule, vas, vole. »
L’oiseau, étonné, plane puis se pose au sol quelques mètres plus loin, près du poulailler et recommence à gratter et picorer. Alors le fermier le reprit dans ses bras et le porta tout en haut d'une montagne. Il avance jusqu’au bord de la falaise, Là, le tenant bien haut dans l'azur, il lui dit :
Le fermier le reprit ; il était très attaché à l'oiseau, aussi il cria pour maîtriser son sanglot :
Un peu effrayé par le cri de l'homme, l'oiseau ouvrit les ailes et, comme une petite croix noire, monta vers le ciel.
revoit l’homme au chapeau auréolé de lumière à la voix d’or et en même il comprend:
« T'es un aigle, VOLE! »
en même temps qu’un courant d’air chaud s'engouffre dans ses ailes, le soulevant d’un coup jusqu’au ciel d’où il pouvait embrasser d’un regard l’infini.
Scène 11 - Dans le ciel
Aujourd'hui, il garde un souvenir de cet hiver passé au chaud et s'il ne mange pas de poule ou de poussin, il ne mange pas avec eux non plus.