« Tout progrès populaire est dû à des gens qui ont pris des positions impopulaires. »      
     A. STEVENSON     

Il nous arrive parfois de sentir que les gens nous tiennent pour acquis, qu'ils ne reconnaissent pas ce que nous faisons, ce que nous sommes. Cela peut nous faire vivre de la frustration, de la colère, de l'apitoiement... Leur perte est grande, mais la nôtre ne l'est pas moins. De la même manière que nous nous occupons d'une horloge qui devrait sonner les heures lorsqu'elle cesse de se faire entendre, une partie de la solution peut consister parfois à cesser de répondre d'avance aux besoins d'autrui et de ne répondre qu'à ceux qu'ils expriment, lorsque cela nous paraît convenable, toujours en nous assurant que notre besoin de reconnaissance soit satisfait avant de rendre à nou veau service. Ce n'est pas une mince tâche car, dans l'attente que les autres expriment leurs besoins, nous touchons à d'autres émotions inconfortables. Nous pouvons, par exemple, nous sentir vulnérable. Mais c'est notre réelle responsabilité que d'assumer ces émotions que nous vivons et qui, normalement, nous poussent à répondre d'avance aux besoins des autres. L'accueil et la connaissance de ces émotions sont fondamentaux pour notre vie. La démarche est nécessaire. Ce n'est pas là mener un combat, c'est là tenir à notre vérité. En apprenant à nous reconnaître nous-même, nous avançons sur la voie du bonheur. En choisissant de ne rendre service qu'aux gens qui savent nous apprécier, nous nous accordons l'amour, celui qui nous permettra toujours de croire en l'humanité. 

Chaque fois que je réponds à l'avance aux besoins des gens de mon entourage sans qu'on me l'ait demandé, j'observe soigneusement les émotions qui m'ont poussé à le faire. Je porte la même attention aux émotions qui naissent si je freine cette envie. J'apprends à devenir responsable de ces émotions et à les combler d'amour.