« La race des poètes possède la liberté. »      
     DÉMOSTHÈNE     

Quelques arts sont reconnus – musique, peinture... Mais le sens de l'art va au-delà. Tout acte de création – du jardinage à la mécanique – lorsqu'il permet à l'individu de se connaître et de s'exprimer, d'exprimer son rapport à la vie et à la mort, de dire son amour pour la beauté de la vie, participe du processus artistique. Tout acte de création qui autorise le ressourcement de l'individu en le confrontant à ses peurs et à ses limites, à son amour infini participe du même processus. Aucun prétexte ne peut justifier que nous nous refusions l'expérience artistique. Dans nos sociétés, l'art sert un faux dieu: le prestige; et un second: la performance; même un troisième: l'argent. Mais dans notre cour, il est une source de vie, l'empreinte de la vérité qui mérite, qui exige d'être exprimée. L'activité artistique nous demeure accessible d'autant plus si nous la pratiquons pour nous-même. Nous y avons accès au besoin, si nous le voulons. Nous pouvons être libre des faux dieux, libre des angoisses qu'ils imposent – peut être plus facilement que des artistes reconnus – créer dans son sens le plus originel, pour soi, sans recherche de la reconnaissance, simplement pour célébrer la vie, l'amour et le silence qui nous habitent. 

Je me reconnais le droit d'être pleinement humain, libéré des conventions sociales, de la recherche de la reconnaissance et du prestige. Je célèbre la vie, le silence qui m'habitent.